Face au mur - Papiers peints contemporains

Quel est le sujet du livre "Face au mur - Papiers peints contemporains"

La décennie des années 1990 a sans aucun doute été celle du renouveau populaire du papier peint.

Tant du côté des éditeurs que des artistes, jamais ce médium n'a autant exprimé ses potentialités. Le lancement en 1996 de la revue Walipaper* par Jayson Tyler Brûlé, journaliste, entrepreneur et éditeur, confirme cet engouement en proposant une formule de magazine inédite non seulement centrée sur un certain art de vivre mais bien davantage sur les tendances les plus contemporaines, le papier peint qui lui donne son nom en première ligne. Cet objet particulier de décoration a subi lors des décennies précédentes une mise à l'écart principalement due à la connotation kitsch qui l'entourait et qui en occultait l'histoire oh combien riche, mais mise à l'épreuve par les nouveaux préceptes édictés notamment par l'architecture moderniste.

Les années 1930 se sont en effet caractérisées au niveau des arts décoratifs par un dépouillement initié par Le Corbusier qui, dans son pavillon de l'Esprit nouveau, lors de l'Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes de 1925, préconise l'absence de tout décor à l'exception des oeuvres d'art, telles les peintures de Fernand Léger et de Pablo Picasso qu'il y fait accrocher. Le Corbusier et son homologue américain Frank Lloyd Wright ont élaboré, à travers leurs propositions pour cette exposition, une véritable plaidoirie en faveur d'un nouvel esprit qui marquera l'apogée du «beige» jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Malgré cela, il ne faut pas oublier que la période de l'Art déco est traversée par deux lignes de force importantes.

Celle de Le Corbusier d'abord, qui abhorre la décoration, mais également celle d'architectes ou ensembliers comme Emile-Jacques Ruhlman ou Jean Badovici qui, bien que prônant une architecture rigoureuse, éprouvent un grand intérêt envers les arts décoratifs, le papier peint notamment.