La chronique / Critique de Valentin LEFÈVRE sur Neuro-imagerie
Les qualités de l’objet livre
Dans la droite ligne de la collection Amirsys, ce (très) volumineux ouvrage, de façonnage robuste, s’inscrit dans la durée et a pour vocation de rester longtemps dans la bibliothèque radiologique du praticien. Toujours très solide, avec une qualité de reproduction iconographique d’excellente qualité, la forme de l’ouvrage sert manifestement sa fonction.
Les qualités rédactionnelles
L’Amirsys de neuro-imagerie est très bien écrit, et pour cause, la figure de proue rédactionnelle n’est autre qu’Anne G. Osborn, l’auteure du proverbial « Osborn’s Brain », référence incontournable de la neurologie aux Etats-Unis et dans le reste du monde.
Le découpage du livre ressemble à celui des ouvrages précédents de la collection et le repérage est parfaitement aisé.
Prenons pour exemple le chapitre « Kyste Colloïde » de la section 7 du livre : « Kystes non tumoraux primitifs » afin d’illustrer le fonctionnement de l’ouvrage.
Le chapitre débute, comme dans les précédents ouvrages par des points clés pertinents, incluant la terminologie, l’imagerie, les diagnostics différentiels, l’anatomo-pathologie, la clinique et la check-list diagnostique. Le pied de page illustre ces propos avec la plupart du temps quatre « images clefs » incluant des schémas, des coupes scanographiques et remnographiques. La première page de chaque ouvrage est donc résolument tournée vers l’ancrage mémoriel et la révision rapide de pathologies ciblées.
Le livre se veut didactique et profus en astuces, en insistant par exemple sur les artefacts de flux pouvant induire le radiologue en erreur dans son interprétation dans la pathologie du troisième ventricule.
Les pages suivantes ressemblent beaucoup à l’enseignement moderne de la spécialité sous forme de listes, épurées des détails non pertinents, permettant l’accès rapide aux informations décisionnelles.
En effet, l’Amirsys adopte le style « liste », bien connu des lecteurs de Radiopaedia. Cette organisation diffère radicalement des publications « à la française » qui emploient de longs paragraphes rédigés. On trouve des qualités aux deux maquettes, mais l’avantage de la méthode anglo-saxone est de pouvoir traiter un éventail de pathologies extrêmement larges, conférant le caractère de véritable dictionnaire-encyclopédie de la neuro-imagerie à ce livre.
Il est complémentaire d’autres ouvrages se voulant plus didactique. Prenons à titre d’exemple le chapitre traitant des abcès cérébraux. La description sémiologique est exhaustive, mais on ne trouvera pas dans ce chapitre de tableau-synthèse résumant les caractéristiques du contraste en T1, T2, Diffusion VS tumeur cérébrale, puisque cette donnée, plus basique, est censée avoir déjà été intégrée par le lecteur qui cherchera dans l’Amirsys à consolider, réactualiser ses connaissances. Elle est donc bien sûr présente, intégrée à la liste des diagnostics différentiels sans nécessairement développer des notions pédagogiques moins spécialisées.
Insistons sur la qualité de la traduction, manquant parfois dans des ouvrages connexes.
Le chapitre est systématiquement conclu par une planche d’imagerie, clairement légendée et exhaustive.
Les références bibliographiques ne sont pas envahissantes, contrairement à de nombreux ouvrages de spécialité.
La conjugaison du style télégraphique, synoptique de ces ouvrages anglo-saxons avec la qualité rédactionnelle de nos ouvrages locaux attribuent une très grande richesse aux bibliothèques scientifiques françaises.
La qualité des illustrations
Je souhaite insister dans cette chronique de l’Amirsys neurologie sur la qualité des schémas et des dessins illustrant le texte. Ceux-ci, de même style que ceux illustrant l’Osborn’s Brain sont magnifiques et rivalisent de clarté avec les légendaires planches du ClinicalSymposia de Frank Netter. Ainsi, le plaisir visuel se conjugue à la rigueur technique, recette imparable pour faciliter la mémorisation.
L’ouvrage comporte également des photographies de dissection, des graphiques de spectrométrie, de l’imagerie fonctionnelle, des planches histologiques… ainsi que de nombreux tableaux synoptiques. La collection Amirsys constitue alors une formidable banque d’images pour l’étudiant ou le praticien.
Ajoutons que cette collection intègre une version e-book pour une utilisation nomade.
Le livre dans son environnement éditorial
Tout d’abord, l’Amirsys neuro-imagerie est une belle addition au champ éditorial de la neuro-imagerie parce qu’il apporte ce nouveau style « télégraphique » et saura sûrement se montrer utile voire indispensable pour une référence plus rapide que ces concurrents dans un large panel de pathologies.
Dans un champ plus large, la collection Amirsys avec ce troisième tome, s’impose comme une nouvelle référence en imagerie, écrite par les spécialistes les plus renommés dans leurs domaines respectifs. Neuro-imagerie est d’ailleurs sûrement l’ouvrage le plus abouti de la collection à ce jour, par son exhaustivité et ses qualités illustratives.
Notons que la pathologie pédiatrique est également traitée, ce qui est une force certaine par rapport à d’autres concurrents.
Votre avis global sur l’ouvrage
Neuro-imagerie est excellent, et ce n’est pas surprenant lorsque l’on sait que Ann Osborn en dirige la rédaction. On ne peut être déçu par cet ouvrage généreux et exhaustif, qui ne sacrifie pas sa clarté pour l’excès de détails.
Quelles sont les pages, parties et illustrations qui sont pertinentes pour qualifier cet ouvrage ?
p.940 : Maladie d’Alzheimer
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