Champignons de Suisse Tome 5
Champignons à lames 3ème partie

Référence: 9783856041502

Cortinariaceae.
435 espèces décrites, particulièrement de la Suisse centrale, avec planches micrographiques et photographies polychromes.

Ah! Les cortinaires!

Mis à part le cortinaire éminent (Cortinarius praestans), peut-être le cortinaire varié (C, varius) dans certaines régions, parce que ces deux espèces passent volontiers à la casserole, et aussi le cortinaire couleur de rocou (C, orellanus), de sinistre mémoire, que tous les livres de vulgarisation mentionnent et dont chaque récolteur peut avoir vu au moins une image, quels mycologues-amateurs n'ont pas éprouvé quelque réticence, pour ne pas dire quelque effroi, à entreprendre l'étude de ce genre immense? Quant aux inocybes, dont aucun ne présente un intérêt culinaire, dont un grand nombre d'espèces sont toxiques et dont un non moins grand nombre sont de fort petite taille, on n'en trouve que bien peu déterminés et présentés lors d'expositions ouvertes au grand public.

Pourtant, dans la dernière décennie du 20e  siècle, deux siècles après la naissance du «princeps mycologorum», Elias Magnus FRIES, plusieurs Mycologues ou groupes de Mycologues ont entrepris des travaux de longue haleine pour tenter de (re)mettre de l'ordre dans le genre Cortinarius. Entre autres deux «écoles», de Suède et de France respectivement, ont publié pro parte leurs monographies, toutes deux encore en cours d'élaboration. Et je n'imagine guère que les auteurs du tome 5 des «Champignons de Suisse» se doutaient, il y a 19 ans, alors qu'ils publiaient leur tome 1 sur les Ascomycetes, qu'ils auraient ces documents tout récents à leur disposition, qu'ils devraient prendre position supplémentairement par rapport à certaines interprétations de ces auteurs récents.

Dilemmes parfois cornéliens: car on sait bien qu'en Mycologie comme dans toute science de la nature, il en est qui mettent l'accent sur les différences et d'autres sur les ressemblances. Ceux-là analysent et morcellent, ceux-ci synthétisent et rassemblent. Ceux-là créent des espèces, des variétés et des formes, risquant d'«oublier» les variations possibles de la nature au sein d'une seule et même espèce; un chihuahua et un lévrier barzoï appartiennent tous deux au genre Canis... Ceux-ci, les rassembleurs, risquent d'«oublier» des différences importantes - on espère que ces oublis ne soient pas volontaires - confondant un insecte et une araignée parce qu'ils ont «oublié» de compter les pattes...

Quoi qu'il en soit, les auteurs de «Champignons de Suisse», tome 5, et peut-être surtout F KRÂNZLIN après la mort de son collègue et ami J. BREITENBACH, auront dû apporter à bon nombre de leurs descriptions initiales de cortinaires des amendements importants. Le lecteur pourra le ressentir çà ou là dans les riches «Remarques» qui suivent les textes descriptifs. En tout état de cause, les mycologues-amateurs trouveront, j'en suis persuadé, un plaisir renouvelé ou naissant pour les cortinaires et les inocybes, lorsqu'ils parcourront en parallèle les forêts de leurs régions et ce nouveau livre de la série «BK».

Puisse cet ouvrage non seulement contribuer à la connaissance de la flore fongique helvétique, mais surtout, comme les tomes précédents, susciter des vocations au sein de nos sociétés régionales et, dans les années qui viennent, enrichir de nombreuses récoltes de Cortinariaceae la cartographie des champignons supérieurs de Suisse.

Je voudrais pour terminer, au nom de tous les mycologues-amateurs de ce pays, remercier chaleureusement J. BREITENBACH et F. KRÂNZLIN et leurs collaborateurs pour leur enthousiasme et leur persévérance.

en avril 2000    François Brunelli

169,00 €

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